03 Le système binaire

Principe

Le système de numération que nous utilisons est en base 10, d’où son nom de système décimal. Chaque unité est 10 fois plus grande que la précédente. Le principe du système binaire est de compter en base 2. Chaque unité est le double de la précédente.

Quelle que soit la base utilisée, tout nombre peut se décomposer en puissance de cette base. Ainsi :

245 = 2 x 100 + 4 x 10 + 5 x 1 soit 2 x 10² + 4 x 10¹ + 5 x 10⁰

1000100101
10³10²10¹10⁰
0245
Chaque position peut accueillir 10 chiffres différents de 0 à 9.

245 = 128 + 64 + 32 + 16 + 4 + 1
soit 1 x 2⁷ + 1 x 2⁶ + 1 x 2⁵ + 1 x 2⁴ + 0 x 2³ + 1 x 2² + 0 x 2¹ + 1 x 2⁰

1286432168421
2⁷2⁶2⁵2⁴2⁰
11110101
Chaque position peut accueillir 2 chiffres différents 0 ou 1.

245 s’écrit donc 1 1 1 1 0 1 0 1 en base 2

Tout comme pour la numération décimale, il s’agit d’une numération de position. La position de chaque chiffre détermine sa valeur.

Le bit : unité de base

En informatique, chaque position du système binaire est appelé un bit. L’origine de ce mot est anglaise et vient de la contraction de Binary digiT (chiffre binaire). Chaque bit peut donc prendre comme valeur 0 ou 1.

bit 7bit 6bit 5bit 4bit 3bit 2bit 1bit 0
00101011
Chaque position correspond à une puissance de 2.

Ainsi, ils sont numérotés à partir de 0, de droite à gauche. Le bit le plus petit (n°0) est à droite, les plus grands à gauche, comme pour la numération décimale.

  • 1 bit permet d’obtenir 2 (2¹) combinaisons différentes
    • 0
    • 1
  • 2 bits permettent d’obtenir 4 (2²) combinaisons différentes
    • 00
    • 01
    • 10
    • 11
  • 3 bits permettent d’obtenir 8 (2³) combinaisons différentes
    • 000
    • 001
    • 010
    • 011
    • 100
    • 101
    • 110
    • 111
  • n bits permettent d’obtenir 2n combinaisons différentes.

Le codet

Comme pour tout système de codage, on a besoin de définir des conventions. L’une d’elles correspond au nombres d’éléments nécessaires à coder 1 élément. En effet, les données étant transmises sous une forme de 0 et de 1 les uns à la suite des autres, il est nécessaire de savoir comment segmenter ces informations afin de pouvoir les décoder.

Pour coder l’alphabet (26 lettres), 5 bits suffiraient1. Le codet correspondrait donc à 5 bits. Par analogie avec notre système d’écriture, le bit correspondrait à la lettre et le codet au mot2.

L’octet

En informatique, une convention a été adoptée afin de regrouper les bits par paquets de 8, qu’on appelle octet (Byte en anglais). Un octet permet donc de coder 2⁸ (256) éléments.

Les multiples de l’octet

Aux origines

Aux débuts de l’informatique, les capacités de mémoire et de stockage étaient très limitées. Leurs tailles étaient des puissances de 2 (1, 2, 4, 8, 16, 32, 64, 128, 256, 512, 1024, 2048, 4096…).

unitéssymbolevaleur en octetsnombre de bits
octeto1 o8
KilooctetKo1024 o (210)8 192
MegaoctetMo1024 Ko (220)8 388 608
GigaoctetGo1024 Mo (230)8 589 934 592
TeraoctetTo1024 Go (240)8 796 093 022 208
Approximations des unités de mesure avant 1998

La plus proche de 1 000 étant 1 024, une approximation avait été faite et une convention voulait que 1 kilooctet corresponde à 1 024 o.

Les informaticiens ont pris la liberté de multiplier les approximations pour les unités de mesure supérieures également.

Depuis 1998

unitéssymbolevaleur en octetsnombre de bits
octeto1 o8
KilooctetKo1 000 o (103)8 000
MegaoctetMo1 000 Ko (106)8 000 000
GigaoctetGo1 000 Mo (109)8 000 000 000
TeraoctetTo1 000 Go (1012)8 000 000 000 000

Les unités de mesures sont fixées au niveau international par le Bureau International des Poids et Mesures (BIPM). En 1998, cette organisation intergouvernementale a décidé de mettre les unités de mesures utilisées en informatique en conformité avec le Système International (SI)3. 1 Ko permet de stocker un texte brut4 d’environ 3 à 4 pages5.


  1. Voir la fiche « Encodage informatique d’un texte »  ↩︎
  2. À la différence de notre système d’écriture, en informatique, tous les « mots » ont le même nombre de lettres.  ↩︎
  3. https://www.bipm.org/utils/fr/pdf/CCU11-FR.pdf page 15  ↩︎
  4. Texte sans mise en forme (police de caractère, style…) ni mise en page. ↩︎
  5. Un moyenne de 30 lignes de 75 caractères par page. 1 caractère étant codé sur 1 octet.  ↩︎

Pour aller plus loin

Afin de d’utiliser les équivalences d’origines, basées sur 1 024 ( 210), tout en respectant le système de mesure international (SI), l’informatique a dû inventer d’autres unités de mesure.

unitésnomsymbolepuissancevaleur
kilobinarykibiKi2101 024
megabinarymebiMi2201 048 576
gigabinarygibiGi2301 073 741 824
terabinarytebiTi2401 099 511 627 776

Ainsi, les bits peuvent êtres mesurés à l’aide des unités suivantes :

unitéssymbolepuissancevaleur
kibibitKi2101 024 bits
mebibitMi2201 048 576 bits
gibibitGi2301 073 741 824 bits
tebibitTi2401 099 511 627 776 bits

et les octets à l’aide des unités suivantes :

unitéssymbolepuissancevaleur en octetsvaleur en bits
octeto2018
kibioctetKio2101 0248 192
mebioctetMio2201 048 5768 388 608
gibioctetGio2301 073 741 8248 589 934 592
tebioctetTio2401 099 511 627 7768 796 093 022 208

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